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LE DESTIN DES ÉTOILES

de protoxyde de fer, dont quelques variétés sont appelées olivines ou chrysolites.

Il faut remarquer, toutefois, que les colorations vues par Mädler ont été mises en doute ; Franz remarque que des cratères très lumineux ont une apparence bleuâtre, et il pense que ce doit être là un effet de contraste avec la couleur générale de la lune, qui est jaune. Langley a examiné la lumière telle qu’elle nous arrive de la lune, à l’aide du spectroscope, et il a trouvé qu’elle contenait une proportion de bleu moindre que la lumière solaire. De là le fait que la couleur de la lune ressemble à celle d’un grès jaune.

Une observation des plus intéressantes a été faite à l’observatoire Lowell, en étudiant le spectre de la lumière de la lune réfléchie sur elle par la terre, dans la partie qu’on appelle la lumière cendrée, et en la comparant à celle donnée par la portion éclairée par le soleil. La première s’est trouvée contenir plus de bleu que la partie directement éclairée. Il faut en conclure que la terre luit d’une lumière bleuâtre. Et cela est parfaitement naturel, attendu que la lumière diffusée qui arrive à la surface terrestre après avoir été dispersée par les particules suspendues dans notre atmosphère, ainsi que par les molécules gazeuses, est d’un bleu profond. Il n’y a pas de raison pour que la portion de cette lumière réfléchie vers l’espace fût d’une couleur différente. La terre par conséquent apparaît comme bleue, contrairement à Mars, qui est rouge, en raison de sa surface désertique, et contrairement à Vénus, qui est blanche. Les parties nuageuses

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