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Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/259

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LES ORIGINES DU CULTE DES ÉTOILES
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Toi qui témoignes ta faveur aux hommes à cheveux noirs,
Ta lumière brille au firmament,
Ta torche éclaire comme le feu,
Ton rayonnement remplit le vaste monde.

Ô toi, Anou divin, dont nul ne comprend l’intelligence et la sagesse,

Ta lumière est splendide comme Shamash ton premier-né,

Devant toi, même les grands dieux se prosternent dans la poussière,

Car sur toi repose le sort du monde.

Anou (Anu) était le grand dieu du ciel, mais il semble ici représenter la divinité d’une façon générale[1]. Sin est donc ici le père de Shamash, sa fille qui, dans cet hymne, est déjà presque considérée comme comparable au père. Plus tard, à l’époque de la dynastie d’Hammurabi (vers 2000 av. J.-C.) le soleil, Shamash, fut accepté comme dieu suprême, mais la lune n’en resta pas moins le régulateur du temps pour les besoins religieux. Pour les prédictions astrologiques les prêtres préféraient se servir de la lune, et les « signes » de la lune prenaient la première importance. Ceci fut vrai encore quand, du temps de Tycho Brahe, on se préoccupait de prédictions astrologiques. « Ô Sin, tu donnes les oracles aux dieux qui te les demandent », dit une formule d’invocation.

De Babylone, le centre de la civilisation d’alors, le culte lunaire se répandit chez les Arabes et d’autres Sémites. Chez les Hébreux aussi, ainsi

  1. Très anciennement, Nannar, qui est peut-être le nom le plus ancien de Sin, était désigné par le nom de « génisse d’Anu », le plus grand des dieux. Ce nom contient probablement quelque allusion aux cornes de la lune.
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