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Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/271

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LES ORIGINES DU CULTE DES ÉTOILES

du firmament, et Canopus qui vient en seconde ligne, qui se trouve aussi dans le ciel austral, mais plus près du pôle que n’est Sirius, ont l’un et l’autre appelé l’attention et provoqué l’adoration des peuples primitifs de cette région du globe, surtout en Afrique.

Les diverses nations, mais principalement les Babyloniens et les Mexicains, finirent par acquérir une connaissance assez étendue des différentes étoiles. Les plus importantes d’entre elles, le soleil, la lune, Vénus, suffisaient à régler les saisons, et par suite, la plupart des phénomènes de la nature. Mais néanmoins une importance relative fut aussi attribuée à d’autres étoiles moins importantes. Non seulement les saisons, les mois, les jours et même les heures avaient chacun son étoile pour les gouverner, mais la plupart des choses de la nature et d’autres encore. Les vents, les matières, les organes du corps, les animaux, les individus, même les provinces ou divisions politiques, tout était consacré à quelque étoile, et y trouvait un protecteur céleste. On fit des études fort étendues de ces relations supposées, on établit des corrélations entre eux et souvent on arriva à des conclusions tirées de considérations purement fictives et arbitraires, comme sont par exemple les horoscopes déduits de la position des constellations au moment de la naissance. Il se forma ainsi un ensemble énorme de doctrines sur les corrélations et les faits sympathiques, joints à un symbolisme très étendu, une demi-science très vaste, qu’il fallait bien se garder de jamais mettre en

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