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Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/41

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L’ÉNIGME DE LA VOIE LACTÉE

fait que les corps dont la collision donnerait des « Novae » sont petits, plus petits peut-être même que notre soleil[1], tandis que la matière qui compose l’ensemble de la Voie lactée est probablement des milliards de fois plus importante que celle du soleil. Il est vrai que nous connaissons un petit nombre d’étoiles, telles qu’Arcturus, qui sont plusieurs dizaines de mille fois plus grosses que lui, mais même deux de ces étoiles ne rendraient pas un compte exact de la Galaxie et de sa masse. Puis encore la probabilité que deux corps stellaires de dimensions aussi exceptionnelles entrent en collision est si minime qu’on peut bien ne pas la prendre en considération.

Les courants stellaires reconnus par Kapteyn, qui comprennent plusieurs milliers, probablement même des millions d’étoiles, semblent indiquer la voie qui conduira à la solution de l’énigme de la Voie lactée. Ces courants ont été jadis d’énormes nuées de gaz, dont la masse était sans doute plusieurs millions de fois celle du soleil. Leur étendue équivalait à l’espace occupé par des milliards d’étoiles. Les probabilités de rencontre de semblables masses sont relativement grandes, et ne sont certainement pas inférieures à celles d’un courant d’étoiles entrant dans la Voie lactée, fait qui s’est certainement produit comme l’a fait voir Kapteyn.

Si une rencontre entre deux nuées gazeuses

  1. M. W. Pickering a récemment émis l’hypothèse que l’un des deux corps ne serait pas plus grand qu’une de nos planètes ; l’autre serait au contraire de l’ordre de grandeur de notre soleil.
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