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ARRHENIUS, LA CONDUCTIBILITÉ GALVANIQUE DES ÉLECTROLYTES. I.

6) Les acides sulfurique et phosphorique montrent une grande analogie, ainsi que leurs sels (à l’exception de Na3PO4), qui à cet égard ressemblent aux carbonates.

7) Les sels des métaux lourds forment un groupe naturel distingué par un exposant de dilution assez petit, qui s’approche au nombre 2 quand la dilution va en grandissant. Les sels de magnésium et des métaux alcalino-terreux font la transition des sels mentionnés aux sels des métaux alcalins.

8) Les sels acides se comportent comme les mélanges des acides et des sels neutres, comme on peut le voir, en comparant les chiffres obtenus pour un mélange d’acide chlorhydrique et de chlorure de sodium aux chiffres correspondants des sels acides. Cela n’a rien d’étonnant, si l’on sait que les sels acides se divisent en acide et en sel neutre dans les dissolutions assez étendues.

9) Si l’on voudrait calculer l’exposant de dilution des solutions de certains corps, savoir l’ammoniaque et l’acide borique, on trouverait des chiffres fort inférieurs à ceux des corps déjà mentionnés. Ces corps ont été nommés par M. Kohlrausch[1] » conducteurs d’un ordre inférieur ». L’exposant de dilution de ces corps ne semble pas se rapprocher au nombre 2, si l’on atténue leurs dissolutions. Ils ne sont pas rangés dans le tab. B.

Partout on peut remarquer une analogie si frappante entre les qualités chimiques des corps et leur relation à l’égard de l’exposant de dilution que l’on ne saurait peut-être se figurer une confirmation plus évidente de la raison de classer d’après des principes chimiques, comme l’a fait M. Kohlrausch, la matière à examiner, autrement à peu près impossible d’embrasser.


§ 13. Conductibilité moléculaire.


D’après la formule (3), on peut calculer la conductibilité moléculaire dans chaque cas spécial. La formule nommée contient la quantité d’électrolyte dissous (P). Il ne nous a pas été possible de fixer cette quantité par voie analytique, mais seulement par la pesée des électrolytes. Comme les substances examinées sont hygroscopiques et aussi un peu impures, cette détermination ne peut pas posséder une grande exactitude. Ainsi, les substances qui ne sont pas hygroscopiques à un degré remarquable donnent les résultats les plus valables, sur lesquels nous avons aussi fondé les considérations suivantes.

  1. Kohlrausch, Ann. de Wiedemann, Tome 6 p. 190. (1878).