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parce que, si je ne me trompe, elle n’est point étrangère à celui des caves.

Je passe à la colline nord. Le point culminant de celle-ci est d’environ 20 mètres plus bas que celui de la colline sud, dont elle s’est d’ailleurs éloignée, au sommet, de plus de 60 mètres vers le milieu de la ligne de leur contiguité primitive, dont la longueur totale était d’au moins 300 mètres. Cet éloignement diminue à mesure que l’on approche des extrémités de cette ligne, où il est tout à fait nul : en sorte qu’entre les deux parties séparées est un profond bassin figurant à peu près un demi-ellipsoïde dont le grand axe se dirige du sud-est au nord-ouest et le petit axe du sud-ouest au nord-est, et dont la plus grande profondeur est d’au moins 30 mètres. Nous verrons bientôt quelle part peut avoir ce grand entonnoir dans le phénomène de la fraîcheur des caves avec lesquelles il communique.

Cette colline nord est intérieurement composée d’immenses fragmens de rocher, qui dans l’affaissement se sont écartés les uns des autres. Si l’on se transporte sur le plateau qui la termine, on y voit des excavations dont la longue succession du bruit que font, en tombant, les pierres qu’on y jette atteste la grande profondeur. Ces cavités irrégulières ont encore des ouvertures à l’aspect du sud, dans le grand entonnoir dont je viens de parler, et d’autres l’aspect du nord, vers les deux tiers de la hauteur totale de la colline : c’est de ces dernières que souffle l’air froid des caves ; elles en sont les soupiraux. Un des principaux propriétaires de Roquefort m’a assuré que l’on trouvait aussi des excavations à l’exposition méridionale de l’autre colline, qui probablement correspondent avec celles-ci.

Les caves sont la plupart petites et étroites ; elles ont plusieurs étages : ce ne sont point des grottes souterraines, mais des bâtisses adossées au rocher qui fournit