Page:Artin Pacha - Contes populaires inédits de la vallée du Nil, 1895.djvu/260

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peut-être quelque chose s’était passé entre le prince et sa fille pendant son absence. Il demanda alors la permission de rentrer chez lui un instant ; cette permission lui fut accordée. Il rentra, anxieux de savoir ce qui était arrivé. Il trouva sa demeure tout aussi barricadée que lorsqu’il l’avait quittée, pas le moindre changement, pas la moindre effraction.

Il entra, baisa sa fille au front, puis s’assit tout pensif, quand tout à coup on frappa à la porte et on lui dit que le fils du sultan l’attendait. Notre menuisier se hâta d’y aller, et le prince lui annonça sans façon qu’il désirait devenir son gendre.

« O mon seigneur, lui répondit-il, des personnes de la catégorie de ma fille ne conviennent point à vos pareils ! » Là-dessus, il fit une révérence et se retira.

Le jeune prince envoya un conseiller au menuisier qui, voyant l’insistance du fils du Maître, consentit à ce mariage, tant de crainte que de l’honneur que cela lui faisait et des richesses qui s’ensuivraient.

Les noces se firent avec le cérémonial d’usage et le soir, quand le prince entra dans