Page:Artin Pacha - Contes populaires inédits de la vallée du Nil, 1895.djvu/265

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les domestiques, et ils leur disaient : « Nous sommes les fils du prince, votre maître. » Les serviteurs, tout étonnés, allèrent communiquer la chose à leur maître qui, les ayant aperçus pendant qu’ils se sauvaient chez leur mère, pensait : « Si j’avais d’aussi beaux enfants je ne me remarierais jamais. »

Il se mit à les attendre dans un corridor et bientôt ils apparurent de nouveau : « De qui êtes-vous fils ? leur dit-il.

— Nous sommes tes enfants, » répondirent-ils en se sauvant vers leur mère ; le père les suivit et arriva en face de sa femme : « D’où sortent ces enfants », lui dit-il sèchement.

Elle répondit : « Ce sont tes fils ; as-tu oublié nos délices en dahabieh, quand nous étions ensemble ? J’ai eu de toi ces enfants et leur ai donné les noms des villages où nous nous arrêtions. »

Le prince en fut très heureux et reconnut la supériorité de sa femme. On changea les réjouissances de la noce en celles de la triple circoncision des enfants.

Depuis ils vécurent dans le bonheur et la prospérité jusqu’à leur dernière heure.