Page:Asselin - 1918-11-05 - 06M CLG72B1 26 14 Lettre 5-11-1918.djvu/1

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[Écusson avec feuille d'érable recouverte d'une croix de médaille surmontée d'une couronne, le tout au-dessus des mots "Canadian Service Chaplain"]
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ON ACTIVE SERVICE.
En France, 5 novembre _1918


Mon courrier commence à m’arriver au 87e ; j’aurai donc de vos nouvelles prochainement. J’espère que de votre côté vous recevez régulièrement les lettres que je vous adresse tous les deux ou trois jours : la Censure n’aurait, en somme, aucune raison de les retenir. [|Depuis mon arrivée nous ne sommes jamais resté plus de deux jours en place. Nous suivons à petite distance les grands troupes engagées. La ville où nous logeons présentement n’a été, par bonheur, que peu endommagée par le feu bombardement ; le plus grand mal est le pillage systématique dont elle a été auquel les Boches s’y sont livrés. Comme la chose s’était vue ailleurs, les civils se sont tenus dans leurs caves durant l’attaque, pour en ressortir à l’entrée des Anglais ; ils n’ont pas quitté la ville. Mais tandis qu’ailleurs toutes les maisons avaient été, éventrées ou démolies [ce / et (?)] quelque du durant ces quelques heures, éventrées ou démolies, ici il y en a encore neuf sur dix qui pourront se réparer. Le Boche résiste, mais il recule ; la confiance des civils est si grande que, sitôt l’ennemi rendu à trois ou quatre kilomètres, et même lorsqu’il serait encore en état de les foudroyer ou de les emprisonner, ils rentrent dans leurs maisons. C’est l’armée qui nourrit cette population, qui autrement n’aurait à manger que les légumes laissés [(illisible)] en terre par les Allemands. Le colonel, trois autres officiers et moi, nous logeons en [(illisible)] ce moment dans la maison d’un négociant en grains et fourrages ; les Allemands ont emporté toute la literie, tous les rideaux, jusqu’à la couverture des matelas. Un ami des maîtres de la maison,