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côte — entendons chaque paroisse — a son école et compte au moins vingt ou trente personnes sachant lire et écrire. Les jésuites ont à Québec un collège classique où l’enseignement se donne par des maîtres de premier ordre et qui réunit déjà plus de cent élèves. Les sulpiciens se préparent à fonder une maison semblable à Montréal. Les communautés de femmes répondent à toutes les exigences de la charité. Les mœurs, très pures au début, relâchées pendant quelques années par suite du cantonnement des troupes, sont maintenant bonnes. Bref, — et toujours abstraction faite de la triste contingence de la guerre, — si la colonie n’a pas reçu de la métropole toute l’attention nécessaire, si elle ne s’est pas peuplée aussi rapidement qu’elle aurait dû, si la traite des fourrures a causé une dispersion qui à certains moments menace l’existence même d’un groupe si faible en nombre, la Nouvelle-France n’en a pas moins grandi normalement, dans une superbe santé physique et morale, et forme déjà une société politique vigoureuse, qui justifie les plus belles espérances. Cela, M. Groulx le constate, et parfois le démontre. Il nous présente la Naissance d’une race comme un ouvrage de simple vulgarisation, mais « peut-être, dit-il, y trouvera-t-on une disposition nouvelle, une mise en œuvre originale de la matière historique… Nous avons tâché de découvrir, sous l’amoncellement des faits, l’évolution de la jeune race, les états sociaux manifestés par elle… Les moindres