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mondaine est anglaise. Il élève à l’anglaise et dans la langue anglaise ses quatre enfants, William, Wolfred, Nellie et Virginia. Une visite qu’il fait en 1915 à sa paroisse natale, Saint-Michel-de-Vaudreuil, après vingt ans d’absence, lui révèle dans la race canadienne-française des vertus morales et intellectuelles insoupçonnées. Ce fonds de richesses morales l’impressionne d’autant plus que la lecture des maîtres de la pensée française, à laquelle l’ont amené depuis quelque temps ses relations d’amitié avec un oblat, le père Fabien, l’a préparé à y voir le résultat d’une séculaire culture française et catholique. Du consentement tacite de sa femme, il introduit à son foyer l’enseignement de sa langue maternelle. Le P. Fabien, qui suit son évolution, le félicite, l’encourage. Jusque-là tout va bien. La question de l’enseignement du français à l’école catholique d’Ontario va poser un problème autrement épineux en sollicitant de Lantagnac une action politique que Maud, soutenue par ses parents, réprouve comme une espèce de manquement à la foi jurée. L’adhésion publique de Lantagnac à la cause de la minorité franco-ontarienne serait pour celle-ci d’un puissant secours. D’autre part, il est à craindre qu’elle ne divise profondément une famille jusque-là très unie malgré la préférence des uns pour le français, des autres pour l’anglais. C’est ce conflit entre le devoir domestique et le devoir social qui fait le nœud du roman. Ses tendances