Page:Asselin - Les évêques et la propagande de l'Action catholique, 1915.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

religieuse et nationale ? L’Action catholique le prend bien froidement avec les demi-sauvages du gouvernement ontarien : on reconnaît l’indifférence foncière du haut clergé pour les questions de langue. Mais n’est-ce pas le même journal qui écrivait l’hiver dernier, à propos de l’annulation d’un règlement anti-alcoolique à la Baie Saint-Paul par le juge Letellier pour cause d’ingérence cléricale, que le plus sûr moyen de faire amender certaines lois — en l’espèce, la loi sur l’intimidation de l’électeur, — c’est de les violer bravement, inlassablement ?

6o L’épiscopat canadien se fit le plus ardent défenseur de la langue française à une époque où il ne pouvait agir autrement sans laisser le champ libre aux agents d’anglicanisation du cabinet britannique, — sans s’exposer, par conséquent, à perdre sa propre raison d’être. Mais en quoi son rôle a-t-il été depuis plus digne d’éloge que celui des Bédard, des Papineau, des Parent, des Lafontaine, des Morin, et, pour en arriver tout de suite à nos jours en sautant par-dessus 1890 et 1896, — alors que, s’il fallait s’en rapporter au jugement, contestable il est vrai, des délégués apostoliques, c’était l’épiscopat qui manquait de pondération, — des Bourassa, des Lavergne, des Belcourt et des Lan-

— 40 —