Page:Asselin - Les évêques et la propagande de l'Action catholique, 1915.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de leurs principes que le dédoublement de leur conscience de catholiques. Il ne leur vient pas à l’idée qu’ils peuvent cesser d’être catholiques ou faire régulièrement abstraction de leur catholicisme, quand ils traitent de politique, d’économie sociale, de littérature ou de toute autre question.

Il ne leur vient pas non plus à l’esprit que c’est à eux de déterminer en quoi ils sont soumis à la juridiction et aux directions de l’Église, et en quoi ils en sont exempts. Ils ne croient pas pouvoir se désintéresser d’aucune lutte, d’aucun problème où sont engagés les intérêts de la religion.

Et je voudrais bien savoir à quoi équivaut pratiquement ce galimatias, sinon à réaffirmer que l’Action catholique est dans son rôle de journal religieux, obéit par conséquent aux instructions du pape et des évêques, en faisant un devoir de conscience aux catholiques d’approuver l’envoi de troupes canadiennes à l’étranger, ou de renier M. Bourassa dans la question des écoles d’Ontario.

Du reste, comment l’Action catholique peut-elle prétendre agir de son seul et propre chef, quand d’une part elle peut impunément mettre les évêques en cause, et que d’autre part l’autorité épiscopale multiplie à son endroit les preuves de sollicitude ?

— 47 —