Page:Asselin - Les évêques et la propagande de l'Action catholique, 1915.djvu/61

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salir et poignarder les seuls défenseurs infatigables et toujours désintéressés de l’enseignement français au Canada. La morale naturelle — si en matière publique son caractère éminemment relatif et subjectif ne la condamne pas à rester le plus souvent dépourvue de sanction — exigerait bien incontestablement que les évêques, le clergé, les journaux religieux, fissent leur part pour purger notre vie politique et sociale des voleurs qui l’infestent. On ne voit pourtant pas que Mgr Bruchési fasse mauvais ménage avec la ratatouille qui gouverne actuellement l’hôtel de ville de Montréal, ou avec certains financiers notoirement véreux, mais qui n’ont pas besoin de n’être pas des voleurs pour être, aux yeux de Sa Grandeur, d’excellents catholiques. Et l’on ne voit pas davantage que le grand-vicaire de Mgr Bruchési fasse mauvais ménage avec les grafters de fonds scolaires. Et si la morale naturelle n’est pas inapplicable dans les circonstances comme la guerre actuelle, l’Action catholique, qui est sûre que le droit est du côté des Alliés, devrait logiquement chercher à convaincre Benoît XV que l’Église se discrédite, confesse son impuissance comme gardienne de la morale, en n’intervenant pas contre la chré-

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