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L’IMPÉRIALISME PAR LA FAIM



ON vient de découvrir un sérum infaillible, absolu, contre la révolution politique et les pays continentaux feraient bien de s’en emparer de peur que l’Angleterre, qui en a démontré l’excellence, ne se hâte de le faire breveter.

À vrai dire, il y a longtemps que Messieurs les Anglais s’en servent à la sourdine, et quelques-uns de leurs amis du continent, qui ont aussi leurs petits ennuis, paraissent l’avoir au moins soupçonné. Mais jusqu’à ces derniers mois les expériences de l’Angleterre touchant ce merveilleux remède, quoique, en somme, assez satisfaisantes, n’avaient pas donné de résultats très positifs. Quant aux continentaux, ils l’appliquaient un peu au petit bonheur, sans en connaître exactement la portée, comme on faisait usage des caractères d’imprimerie avant Guttenberg.

Mais, maintenant, nous sommes fixés, et les éléments en travail de révolution n’ignorent plus ce qui les attend, s’ils ne s’amendent, pas plus que les avantages qu’ils recueilleront, s’ils se soumettent docilement à la cure nouvelle.

Depuis mille ans, plus ou moins, nos amis les Irlandais, opprimés par leurs voisins d’Angleterre, ne pouvaient laisser s’écouler un siècle sans se