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PENSÉE FRANÇAISE

qui se fit dans le Temps et dans d’autres organes, sur la fin de sa vie, le reporter, si l’on peut dire, de toutes les fêtes officielles de l’amitié franco-canadienne à Paris. (Il parlait de « Mossieu Laurier » avec une véritable vénération). Sauf erreur, un monsieur Demay, qui a pris une part active à la fondation de votre Quotidien (car nous aussi nous en avons un) avait habité notre pays. Qui ne connaît par leurs écrits Constantin-Weyer, Philippe Barrès et ce Rouletabille observateur et méthodique, Victor Forbin ? Un de vos collègues les plus illustres, M. Lucien Romier, honorait tout récemment d’un cours public l’École montréalaise des hautes études commerciales. M. André Siegfried est une autorité sur notre pays. Parmi ceux d’entre vous, absents ou présents, qui cumulent les titres glorieux d’écrivains et de journalistes, il me suffira de mentionner MM. Strowski et Gabriel Louis-Jaray. Mais ce sont là des exceptions. De ceux qui s’intéressent au Canada au point d’en écrire, la plupart n’ont jamais vu notre pays. De notre côté, à peu près même ignorance, sauf que moins formés aux disciplines de l’esprit, nous ne saurions après un séjour de quelques semaines en France prendre de votre pays une vue aussi juste, aussi compréhensive, que celle que MM. Siegfried et Romier ont prise du Canada dans des circonstances semblables. Depuis quelque vingt-cinq ans, l’Université de Montréal — je précise Montréal, car celle de Québec, désireuse de garder notre jeunesse contre les mauvaises doctrines ; n’encourage guère que les études médicales ou musicales — l’Université de Montréal, dis-je, envoie à l’École des Sciences sociales et politiques, grâce à des bourses du gouvernement de Québec, des jeunes gens dont quelques-uns commencent à être recherchés par le journalisme. D’autres jeunes gens — également promis pour un certain nombre à notre glorieuse profession — vont à leurs frais à Paris suivre entre autres enseignements ceux de la Faculté des Lettres et de