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LE SOU DE LA PENSÉE FRANÇAISE*


À propos de pensée française


SI nous n’étions que catholiques, nous n’aurions pas lieu de fêter la Saint-Jean plutôt qu’un autre jour ; pour affirmer cette croyance religieuse, il suffit de célébrer, par exemple, la Fête-Dieu. Les cérémonies religieuses que nous mêlons à la Saint-Jean ont pour but de marquer le caractère catholique que les événements ont donné chez nous à la langue, à la pensée, à l’action française ; mais la fête est et doit rester avant tout une fête française, par opposition à d’autres fêtes nationales qui ont également le cachet catholique.

La Saint-Jean, fête nationale canadienne-française, n’avait jamais, depuis longtemps, donné lieu à la moindre manifestation pratique de l’esprit, de la pensée française ; les processions qu’on faisait par les chemins, les feux qu’on allumait sur les collines, les messes mêmes qu’on allait entendre dans les temples ou sur les places publiques, étaient devenus autant de rites machinaux, dont le croissant éclat coïncidait avec l’affaiblissement de la conscience, de la dignité, de la volonté nationale.

Pour rendre à la fête sa signification, nous avons cru devoir inviter la population canadienne-