française à souscrire ce jour-là d’une manière tangible à une forme quelconque d’action française de là l’institution du Sou de la Pensée française à une forme indiscutable d’action française : de là notre résolution de verser cette année le Sou au fonds de défense de l’enseignement français en Ontario.
Nous disons pensée française par opposition à la pensée anglo-saxonne, parce que la langue française implique pensée française, c’est-à-dire une certaine façon de sentir, de raisonner, de juger propre à la race française.
C’est cette manière de sentir, de penser, de juger, que nous devons tenir à honneur de cultiver : en nous, sans laquelle nous, de sang français, nous serions, dans l’ordre intellectuel, des bâtards ou des dégénérés.
Les Américains, sortis comme nous d’une race plus ancienne, sont devenus comme nous, sous les influences multiples du milieu, une race distincte. Il y a aujourd’hui une race américaine à côté de la race anglaise comme il y a une race canadienne ou, pour être plus précis, une race canadienne-française, à côté de la race française. Mais la race américaine est une race anglaise ; si elle existait comme nous parmi des races étrangères, et qu’elle fût comme nous attaquée dans sa langue, ce qu’elle aurait à défendre, ce n’est pas la pensée américaine, c’est la langue, la pensée anglaise.
Ce que les six millions d’Autrichiens allemands essaient de faire triompher en Autriche, ce n’est pas la pensée autrichienne, et pas davantage la pensée autrichienne-allemande, c’est la pensée allemande.
Dans l’ordre politique, les Belges de langue française sont purement et simplement des Belges même dans l’ordre intellectuel ils ont un caractère particulier, en ce qu’ils allient à la langue fran-