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Réponse à M. le duc de Saint-Aignan.
Balade.


Duc, plus vaillant que les fiers Paladins
Qui de géans conquétoient les armures :
Duc, plus galant que n’étoient Grenadins,
Point contre vous ne ſont mes écritures.
Grand tort aurois de blaſonner vos feux.
Hé qui ne ſçait, beau ſire, je vous prie,
Qu’en fait d’amour & de chevalerie
Onques ne fut plus véritable preux ?

Vous pourfendez vous ſeul quatre aſſaſſins,
Vous réparez les torts & les injures,
Feriez encor plus d’amoureux larcins
Que jouvenceaux à blondes chevelures ;
Ce que jadis fit k beau ténébreux
Près de vos faits n’eſt que badinerie,
D’encombriers vous ſortez ſans féerie.
Onques ne fut plus veritable preux.

Jamais l’Aurore aux doigts incarnadins
En jours brillans ne change nuits obſcures
Que cault Amour & Mars aux airs mutins
Vous n’invoquiez pour avoir avantures.
Vous bravez tout, malgré des ans nombreux
Qui volontiers empêchent qu’on ne rie,
Avez d’un fils augmenté votre hoirie :
Onques ne fut plus veritable preux.