Leſcurel, Guillaume de Machault, Jean Froiſſart,
l’hiſtorien, Euſtache Deſchamps, Chriſtine de
Piſani, Alain Chartier, Charles d’Orléans,
Villon, Henri Baude, Guillaume Crétin, Roger
de Collerye, auxquels devaient ſe joindre, au
fiècle ſuivant, Clément Marot, & plus tard
Voiture, Sarrazin & La Fontaine.
Henri de Croï, il eſt vrai, ne dit rien de l’origine de la Ballade, & n’en nomme point l’inventeur. Mais en ces temps anciens, on le ſait, il n’y a point d’inventeurs ; le poète & l’artiſte s’appelaient multitude. Poèmes & cathédrales étaient l’œuvre de tous & du temps.
L’opinion commune des érudits[1] eſt que ces anciens rhythmes français, Sonnet, Rondeau, Ballade, &c., ont été meſurés, calqués ſur des airs notés, airs à chanter ou à danſer. Sonnets rondes, ballets ont effectivement le même ſens, de chant ou de danſe. Il y a eu là quelque choſe d’analogue au ſyftème poétique des Grecs & des Arabes, dont les rhythmes poétiques ſe
- ↑ En particulier celle de M. Anatole de Montaiglon, un des jeunes ſavants qui ont pénétré le plus profondément dans l’étude de notre ancienne poéſie françaiſe, et dont les conſeils nous ont été précieux dans le cours de ce petit travail.