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Sur l’Othrys




L’air fraîchit. Le ſoleil plonge au ciel radieux.
Le bétail ne craint plus le taon ni le bupreſte.
Aux pentes de l’Othrys l’ombre eſt plus longue. Reſte,
Reſte avec moi, cher hôte envoyé par les Dieux.

Tandis que tu boiras un lait fumant, tes yeux
Contemplerontj du ſeuil de ma cabane agreſte,
Des cimes de l’Olympe aux neiges du Thymphreſte,
La riche Theſſalie & les monts glorieux.

Vois la mer & l’Eubée &, ronge au crépuſcule,
Le Callidrome ſombre, & l’Œta, dont Hercule
Fit ſon bûcher ſuprême & ſon premier autel ;

Et là-bas, à travers la lumineuſe gaze,
Le Parnaſſe où, le ſoir, las d’un vol immortel,
Se poſe, & d’où s’envole, à l’aurore, Pégaſe !


Joſé-Maria de Heredia.