Page:Asselineau - Le Paradis des gens de lettres, 1862.djvu/74

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Et ces trois hommes, qui étaient les marchands, quittèrent miraculeusement, pour parler aux bienheureux, le ton rude et grossier qu’ils avaient en parlant à leurs serviteurs et à leurs chalands, et d’une voix douce comme une musique, ils leur dirent :

— Bénie soit l’heure qui nous apporte la grâce de votre lumière ! N’entrez pas dans cette maison vouée au vil négoce et souillée de toutes les impuretés du lucre et de l’ignorance ! Nous sommes, nous le savons, d’une race maudite entre les hommes ; mais un moment de votre présence nous relève et nous fait goûter pour un instant la pureté céleste dont nous sommes exclus à jamais par le péché d’origine. Hors de votre présence, nous ne sommes que de grossiers colporteurs, incapables de