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richesses et de votre outrecuidance ; gardez-le toujours, si vous le voulez — mais à deux conditions — celles-ci : 1.o l’octroi au peuple des réformes qui le conduiront à l’indépendance, remède futur et certain à tous les maux du passé ; réalisation positive de toutes les légitimes espérances de l’avenir ; 2.o l’Association du Capital et du Travail pour les raisons que nous avons succintement exposées et que nous développerons dans un instant.

Quels que soient les hommes qui prennent l’initiative ou la suivent, je puis leur assurer, moi, le concours des cœurs ouvriers et le chiffre puissant de leurs votes, s’ils veulent être à la fois philanthropes et patriotes.

Voilà la situation, voilà les circonstances où je vous appelle, amis ouvriers, à arborer le drapeau de la grande réforme sociale qui préoccupe le monde civilisé. La cause première de la situation politique tendue, décisive, suprême que nous traversons en ce moment, c’est la nécessité de créer une industrie manufacturière, c’est-à-dire la réalisation de notre programme de 1867. Tout nous indique que cette réalisation est prochaine, inévitable, manifeste, irrépressible, aux conditions ci-haut. Comment nous défendre d’un certain enthousiasme pour un programme qui sort de toutes les bouches, préoccupe tous les esprits, émeut tous les cœurs, unit toutes les consciences et forme de la volonté de tous une volonté unique et, partant, toute-puissante quand l’élément social ouvrier en a été l’originateur ?

Or, étant donnée la création prochaine et le développement rapide d’une grande industrie nationale, c’est le temps ou jamais de connaître les conditions, au point de vue social, dans lesquelles cette industrie doit être établie et développée.