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Nous avions donc raison de dire que les circonstances étaient favorables à l’étude du grand problème social qui embrasse les intérêts de l’ouvrier comme du capitaliste, puisqu’il doit résoudre les difficultés de leur liaison intime et inévitable. L’occasion est non-seulement favorable, mais je la considère unique ; si nous la manquons, aujourd’hui qu’elle se présente dans des conditions opportunes, elle ne reviendra plus jamais qu’accompagnée du cortège de maux qui rendent ailleurs si redoutable et si difficile à résoudre la grande question qui nous occupe.


IV.

Suffit-il à un pays d’avoir une industrie manufacturière pour assurer le bien-être matériel et moral du peuple ouvrier et son développement intellectuel ?


L’idée de la nécessité d’une industrie manufacturière et de l’émancipation politique du Canada, a fait, depuis cinq ans, un pas immense dans l’esprit des classes aisées ; le peuple, lui, l’a comprise et adoptée sur le champ.

Mais l’idée de l’association du capital et du travail, qui date, ici, de la même époque, a besoin d’être débattue, pour manifester sa justesse et s’imposer à la conscience publique.

Dès 1867, nous avons défini les conditions dans lesquelles devait s’établir l’industrie manufacturière pour porter de bons fruits. Il faut, disions-nous, éviter dans nos entreprises futures la rivalité entre le travail et le capital ; capitalistes et travailleurs doivent providentiellement travailler ensemble. C’est pervertir les desseins de la Providence que de faire tourner cette nécessité au profit exclusif