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Page:Association du capital et du travail.djvu/44

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vos bourses, vos banques ou vos propriétés. Non, par une simple déclaration de principes à être consacrés par une loi, nous voulons obtenir un progrès, une amélioration qui vous sera aussi profitable qu’elle est juste et nécessaire aux ouvriers.

Et vous, amis ouvriers, ne craignez pas que votre demande ne soit accordée, car c’est l’intérêt de vos patrons de vous l’accorder : or, vous savez que ces bons patrons du Canada, tout comme tous les patrons du monde, ne repoussent pas ce qui peut leur être profitable. C’est aussi un acte de justice, et vos patrons ne sont pas des monstres ; ils ont une âme à sauver eux aussi ; et ils savent que si Dieu est juste et bon pour le bon samaritain, il est sévère et inexorable pour le mauvais riche.

On veut créer une industrie, on est à la veille de le faire, on le fera : j’en ai la ferme confiance, car le décroissement effroyable de la population du Bas-Canada, l’émigration désolante, désespérante même de nos compatriotes à l’étranger, fait un devoir à nos ennemis mêmes de mettre un terme à l’affaiblissement du corps national : sinon il mourra et son linceul enveloppera riches et pauvres : quand la patrie meurt les méchants disparaissent avec les bons, riches comme pauvres s’en vont : l’étranger prend la place vide, et mieux que nous, se maintient en soutenant les siens.

Ayons-la cette industrie si nécessaire au Bas-Canada ; ayons-la par un moyen ou par un autre. Mais ayons aussi la meilleure manière d’en tirer profit pour la masse du peuple ouvrier, tout comme pour le capital, au point de vue de l’intérêt permanent et bien entendu de la société toute entière.

Est-ce à dire que, parce que nous aurons une grande indus-