Page:Association du capital et du travail.djvu/5

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
4

Suppression de l’injustice et de l’inégalité sociales, causes de la pauvreté, de l’ignorance et des convulsions révolutionnaires, ces trois grandes plaies de notre civilisation incomplète et bâtarde ; et substitution à cet état de choses, de l’aisance, de l’éducation et de la paix sociale : telle est la cause ouvrière : dois-je regretter de l’avoir adoptée et d’en faire le ministère de ma vie publique ?

Je m’orgeuillis de ce rôle ou de cette mission : ingrate et semée d’avanies aux yeux de mes amis personnels, elle est cependant pour moi une source de satisfactions et de jouissances qui ne peuvent provenir que de la conscience de faire le bien : un bien nécessaire, indispensable, immense, ordonné du maître divin !

En ce moment plus que jamais jusqu’à présent, la grande question de l’émancipation sociale des classes ouvrières occupe le monde civilisé et l’émeut même profondément. Ma sincérité et mon expérience m’éclairent sur la position que les ouvriers du Canada doivent prendre dans ce grand mouvement social. J’ose me faire fort de représenter leurs intérêts, et même leurs sentiments, d’une manière exacte ; je plaide pour le peuple ouvrier et j’ai la justice de mon côté : je me console donc d’avance des avanies et des injures de la cohue égoïste et méchante, en pensant au glorieux triomphe qui couronne toujours l’action opportune de ces deux forces : la force populaire et la force morale.

À cette double puissance, et non pas à ma trop faible personnalité, appartiennent les succès passés ; à cette double puissance et à elle seule se rapporteront de droit les succès à venir.

Il n’y a pas longtemps encore, nous réussissions au moyen de ces deux forces, à triompher, en quelques semaines, de