Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, I.djvu/119

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Quoi qu’il en soit, elle bâilla si fortement, s’étira dans tous les sens avec tant de langueur, et commença même de petits rugissements qui laissaient voir un ennui si profond, que Sita, malgré tout son désir de la garder près d’elle, commença à s’inquiéter de ce voisinage, et finit par lui rendre la liberté.

À peine la porte du palais était-elle ouverte lorsque la tigresse s’élança d’un bond, franchit la haie qui séparait le jardin du reste de la ville, passa par-dessus la tête du factionnaire épouvanté, traversa deux ou trois rues, renversa, sans dire gare, deux ou trois douzaines de bourgeois paisibles qui flânaient devant leurs boutiques, et arriva enfin à la porte principale de Bhagavapour, où les soldats du poste se gardèrent bien de l’arrêter, et lui rendirent les mêmes honneurs qu’à un officier supérieur, car ils se hâtèrent de rentrer dans leur caserne et de saisir leurs fusils pour faire une décharge générale, à laquelle Louison ne daigna pas répondre.

Tout en courant, elle ne négligeait pas de prendre des informations, regardant avec attention la piste des chevaux, et levant le nez en l’air, comme un bon chien de chasse qui cherche le gibier.

Pendant ce temps, le prince Holkar et le capitaine Corcoran étaient en chasse, et quoiqu’ils eussent bien des sujets d’inquiétude, ils causaient fort