Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, I.djvu/161

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Au bruit sec des deux revolvers qu’on armait, Louison comprit qu’on allait se battre. Elle bondit brusquement sur la croupe du cheval de l’Anglais, qui se cabra et désarçonna son cavalier ; grand bonheur pour celui-ci et pour notre ami Corcoran, car à la distance où les deux adversaires étaient l’un de l’autre, les deux cervelles risquaient de sauter ensemble, comme les bouchons de deux bouteilles de vin de Champagne.

Cependant l’Anglais tira son coup de pistolet, mais la balle, détournée de son but par le bond prodigieux de Louison, emporta le chapeau d’un autre gentleman qui s’était avancé pour saisir Corcoran.

« Brahma et Vishnou ! » cria tout à coup celui-ci.

À ce signal, Sita donna un coup d’éperon à son cheval, qui partit lancé comme une flèche. Corcoran la suivit en écartant rudement de la main un Anglais qui voulait le retenir ; et Louison, voyant ses deux amis en fuite, s’élança sur leurs traces. À peine eut-on le temps de tirer sur eux cinq ou six coups de pistolet, dont un seul blessa le cheval de Corcoran.

Quant aux cipayes indiens qui conduisaient le chariot et qui étaient armés comme leurs maîtres, pas un ne bougea, soit pour aider Corcoran, soit pour le faire prisonnier.