Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, I.djvu/21

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Là, il ne leur serait pas difficile de gagner du terrain, car un bon fantassin, lorsqu’il ne porte sur son dos ni vivres ni bagages, peut faire aisément douze kilomètres à l’heure.

Or, l’académicien le plus éloigné de son domicile n’avait guère plus d’un kilomètre ou deux à mesurer avant d’arriver au but, c’est-à-dire au coin de sa cheminée. Il avait donc de grandes chances d’échapper en quelques minutes à la société de Louison.

Quelque long que semble ce raisonnement lorsqu’on l’écrit sur le papier, il fut fait avec une rapidité si grande et si unanime, qu’en un clin d’œil tous les académiciens se levèrent et voulurent prendre la fuite.

Le président lui-même, bien qu’en toute circonstance il dût donner l’exemple, et qu’en celle-ci il eût montré tout le zèle imaginable, n’arriva pourtant que le dix-neuvième à la porte d’entrée brisée par le choc de Louison.

Mais personne ne s’avisa de franchir le seuil. Louison, qui s’ennuyait d’être enfermée, devina leur dessein, et voulut, elle aussi, prendre l’air.

En un clin d’œil et d’un bond elle passa pour la deuxième fois par-dessus leurs têtes et tomba justement devant M. le secrétaire perpétuel, qui se hâtait de sortir le premier. Cet homme vénérable fit un pas en arrière, et en aurait fait volontiers