Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, I.djvu/243

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soldats anglais servant d’avant-garde escalada la brèche, la baïonnette au bout du fusil.

Au même instant, une fusillade épouvantable les accueillit de front et sur les flancs ; cinq ou six pièces de canons chargées à mitraille firent une large trouée dans leurs rangs ; une rangée de bombes, caché au fond du fossé par les soins de Corcoran, éclata tout à coup sous leurs pieds. La moitié de la colonne fut détruite en un clin d’œil. Les autres redescendirent rapidement la brèche et rentrèrent dans la tranchée.

À ce spectacle, Corcoran, qui commandait le bataillon de brèche, ne put s’empêcher de rire, et les soldats d’Holkar, qui n’avaient fait presque aucune perte, se sentirent ranimés et pleins de courage.

Quant au capitaine, debout sur la brèche, tranquille et souriant comme s’il eût été au bal, il avait l’œil à tout, et, sans s’abuser sur la portée de ce premier succès, il attendait avec confiance la seconde attaque. À côté de lui, se tenait le vieil Holkar, plein d’enthousiasme. Derrière eux, Louison se promenait d’un air grave et joyeux, sans effrayer personne, grâce à l’exacte et sévère discipline que Corcoran lui avait imposée depuis longtemps. Bien plus, son intelligence, qui lui faisait deviner et prévenir tous les désirs de son maître, inspirait aux soldats d’Holkar un respect superstitieux.