Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, I.djvu/59

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« Vous aurez donc soin, aussitôt la présente reçue, d’obliger, sous un prétexte quelconque, Holkar à désarmer ses forteresses et à remettre dans nos mains ses canons, ses fusils, ses munitions et son trésor. Par là, il sera hors d’état de nuire, et son trésor nous servira d’otage dans le cas où, malgré nos précautions, il voudrait faire quelque tentative désespérée. Justement, les coffres de la Compagnie sont vides, et ce renfort d’argent viendrait fort à propos.

« S’il refuse, c’est parce qu’il a de mauvais desseins, et dans ce cas, il ne doit mériter aucun pardon. Vous irez prendre aussitôt le commandement des 13e, 15e et 31e régiments d’infanterie européenne, que sir William Maxwell, gouverneur de Bombay, mettra sous vos ordres avec quatre ou cinq régiments de cavalerie indigène et d’infanterie cipaye. Vous ferez le siège de Bhagavapour, et, quelques conditions que vous demande Holkar, vous ne le recevrez qu’à discrétion. Le meilleur serait qu’il pérît dans l’assaut, comme Tippoo Saheb, car la Compagnie des Indes n’a que trop de ces vassaux indociles, et nous serions délivrés de l’ennui de faire une pension à des gens qui nous détesteront jusqu’à la fin des siècles.

« Au reste je m’en rapporte à votre prudence ; mais hâtez-vous, car on commence à craindre une explosion, et il faut ôter d’avance aux insurgés