Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, I.djvu/71

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avait fait tirer le coup de canon, et que notre ami le capitaine venait de saisir par la nuque.

« Lâchez-moi, disait l’Indou en se débattant de toutes ses forces ; lâchez-moi, ou je vais appeler la garde !

— Et toi, dit Corcoran, si tu fais un pas sans ma permission, je vais te donner pour souper à Louison. »

Cette menace rendit le pauvre officier plus docile et plus doux qu’un agneau.

« Hélas ! dit-il, seigneur tout-puissant que je ne connais pas, retenez votre tigresse, ou je suis un homme mort ! »

Effectivement, Louison, privée depuis longtemps de chair fraîche, tournait autour de l’Indou d’un air affamé. Elle le trouvait appétissant, ni trop jeune, ni trop vieux, ni trop gras, ni trop maigre, mais tendre, dodu et bien à point.

Heureusement Corcoran le rassura.

« Quel est ton grade ? demanda-t-il.

— Lieutenant, seigneur, répondit l’Indou.

— Mène-moi au palais du prince Holkar.

— Avec votre… amie ? demanda l’Indou qui hésitait.

— Parbleu ! répliqua Corcoran, crois-tu que je rougis de mes amis quand je vais à la cour ?

— Ô Brahma et Bouddah ! pensait le pauvre Indou, quelle fâcheuse idée ai-je eue de faire tirer