Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, II.djvu/122

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core deux ou trois maîtres, n’est-ce pas ? Je m’en souviendrai. »

On emmena les deux prisonniers, et Corcoran rentra tout pensif dans le palais.

— Eh bien, demanda Quaterquem, quel est donc ce grand évènement qui t’a fait sortir le pistolet au poing ?

— Ce n’est rien, dit Corcoran, qui ne voulait pas inquiéter les deux femmes : une fausse alerte donnée par une sentinelle ivre d’opium. Mais toi, continua-t-il, d’où te vient cet ami Acajou dont tu ne nous avais pas encore parlé, et que je viens d’apercevoir tout à l’heure ?

— C’est la fin de mon histoire, répondit Quaterquem, et j’allais vous l’expliquer lorsque le coup de fusil nous a interrompus.

Vous vous souvenez du naufrage dont Alice et moi nous avions été témoins. Ce naufrage nous parut un avis du ciel qu’il ne fallait pas négliger. Nous jetâmes l’ancre dans l’île, je dégonflai mon ballon, je le mis à l’abri sous un châtaignier énorme, et nous nous avançâmes vers la plage, où le vaisseau naufragé était couché sur le flanc comme une baleine échouée.

Tout l’équipage avait péri, mais nous trouvâmes une grande quantité de provisions de toute espèce si soigneusement enfermées dans des caisses, que l’eau de mer n’avait pu les gâter, et cinq cents bar-