Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, II.djvu/153

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ture même n’indiqueraient pas le véritable auteur.

« Mais quel usage veux-tu faire des plans de Napoléon ?

— Les exécuter, mon cher ami.

— As-tu comme lui douze cent mille hommes à ta disposition ?

— J’ai l’Inde, qui semble assoupie, mais qui veille comme un boa constrictor, nonchalamment étendue au soleil et prête à se jeter sur sa proie. Songe que je suis aux yeux de ces pauvres gens la onzième incarnation de Vichnou. Depuis deux ans, des milliers de brahmines et de fakirs de toute espèce annoncent sous main aux Indous que Vichnou lui-même s’est incarné pour les délivrer. On fait sur moi des légendes. On dit, et je laisse croire, qu’il n’y a rien de plus utile, que les balles s’aplatissent et que les sabres s’émoussent en me touchant. Deux ou trois affaires, où j’ai payé de ma personne et dont je me suis tiré avec bonheur, m’ont fait une réputation incroyable. Tu trouveras dans Bhagavapour cent personnes qui jurent m’avoir vu, de leurs yeux vu, jeter des flammes par la bouche et brûler le camp des Anglais. D’autres m’ont vu mettre en fuite, à coups de cravache, toute la cavalerie anglaise. Plus ces histoires sont absurdes, plus on s’empresse d’y croire. Ces pauvres indous, en quête