Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, II.djvu/163

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

à Doubleface un sabre de Damas de la plus fine trempe, et à Baber une corde terminée par un nœud coulant, et que chacun des deux s’escrime aux dépens de son voisin ! Surtout, qu’ils n’oublient pas qu’il est maintenant neuf heures du matin, et qu’à dix heures l’un des deux doit être tué, sans quoi ils seront tous deux empalés. »

Ce n’est pas sans motifs que Corcoran faisait donner aux deux combattants des armes si différentes. Si le sabre était une arme terrible dans la main de l’Anglais, le nœud coulant n’était pas moins dangereux dans les mains de l’agile et souple Baber, ancien chef des Étrangleurs de Goualior. La lutte était donc incertaine.

Enfin on mit les deux combattants en liberté.

À première vue, on aurait eu peine à deviner quel serait le vainqueur. L’Anglais, haut de cinq pieds huit pouces, robuste, osseux, solidement campé sur ses reins, ressemblait à une tour inébranlable. On lisait dans ses yeux le calme de la force et le mépris absolu de son adversaire. Évidemment il s’attendait à le couper en deux du premier coup de sabre. Ce fut l’opinion de Corcoran lui-même, et tous les Indous, qui haïssaient profondément l’Anglais, furent alarmés en voyant sa contenance impassible et pleine de confiance.

De son côté, Baber n’était pas un homme à dédaigner. Moins grand que Doubleface et plus mince,