La Frégate s’abattit aussitôt. Quaterquem jeta l’ancre dans un palmier gigantesque, et Corcoran descendit avec une échelle de cordes jusqu’à terre.
« Attends-moi, dit le maharajah… Je serai de retour dans une heure. »
En même temps il s’avança sans être remarqué des sentinelles (car il était descendu dans l’enceinte même du camp) et se dirigea vers la tente du général Bondocdar-Akbar, communément appelé Akbar, c’est-à-dire le Victorieux, à cause de ses anciennes défaites.
Akbar était assis sur un tapis. Autour de lui ses principaux officiers fumaient en silence.
« Seigneur Akbar, dit l’un d’eux, avez-vous reçu des nouvelles du maharajah ?
— Non, dit Akbar.
— Il nous oublie dans son palais de Bhagavapour.
— Le maharajah n’oublie rien, dit Akbar.
— Cependant les Anglais s’avancent et vont nous attaquer avant trois jours. Le maharajah le sait-il ?
— Le maharajah sait tout, dit encore Akbar.
— S’il le sait, pourquoi n’est-il pas avec nous ? »
À ces mots Corcoran entra.
« Et qui te dit qu’il n’y est pas, Hayder ? » demande-t-il d’une voix forte.
Aussitôt tous les assistants se prosternèrent, la paume des mains élevée vers le ciel.