Baber baissa la tête et évita la balle, mais sans lâcher prise.
En même temps Corcoran parut.
« Halte ! canaille ! » cria-t-il d’une voix tonnante.
À cette voix si connue, à la vue du maharajah, les deux hommes se prosternèrent.
« Seigneur, notre vie est en tes mains, qu’ordonnes-tu ?
— Déposez vos armes ! » dit Corcoran.
Ils obéirent avec empressement.
Corcoran prit la lanterne et l’élevant à la hauteur du visage des prisonniers, il reconnut avec étonnement son général Akbar.
« Où vas-tu ? » dit-il.
Akbar garda le silence.
« Je vais vous le dire, répliqua Baber. Akbar désertait. Il allait au camp des Anglais.
— C’est faux, s’écria Akbar en balbutiant.
— Traître ! dit Corcoran. Et toi ? »
Le compagnon d’Akbar n’était pas moins effrayé que son chef.
« Seigneur, je ne suis qu’un simple officier. J’obéissais à mon général.
— Baber, dit Corcoran, attache-leur les pieds et les mains, jette-les dans l’intérieur de la voiture, et tourne la bride des chevaux vers le camp. C’est le conseil de guerre qui décidera de leur sort. »