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LA CHASSE AUX LIONS

pris l’avance et venaient voler leurs troupeaux ; mais, en suivant la trace des pauvres bêtes et celle du sang versé, ils finirent par reconnaître que les lions n’étaient pas loin et qu’ils étaient au moins une demi-douzaine.

Que faire ? se sauver ? Pas facile, quand on traîne derrière soi des femmes, des enfants, des vieillards et des troupeaux de moutons. C’est pour le coup qu’ils regrettèrent bien d’avoir eu l’idée de faire une razzia chez les Beni-Okbah. Enfin l’un d’eux, qui était jeune mais qui n’était pas bête, proposa de s’adresser aux Roumis et surtout au capitaine Chambard, homme fameux et bon enfant, celui-là, qui ferait une battue avec ses hommes et mettrait tous les lions du pays en chair à pâté. On l’écouta et l’on envoya deux députés au capitaine Chambard.

Lui, voyant leur bonne volonté, les renvoya sur-le-champ, en leur disant que le lieutenant Caron, avec une moitié de la compagnie, allait les suivre par un sentier détourné, celui qu’ils avaient pris pour venir, et que lui, Chambard, avec l’autre moitié, nous rejoindrait, Pitou et moi, en suivant la grande route et allant au-devant des lions. Nous les prendrions par devant, et Caron par derrière. C’est ce qu’on appelle un mouvement tournant ; c’est connu des plus fameux guerriers.