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PRÉFACE.

ment, qui s’oppoſent au développement de la raiſon & de l’eſprit. Voilà pourquoi Pythagore ne vouloit point de Diſciple qui n’eût étudié les Mathématiques ; on liſoit ſur ſa porte : Ούδεὶς αγεωμετζητὸς εὶσιτω.

Platon faiſoit auſſi le plus grand cas de l’Aſtronomie ; voyez ce qu’il en dit dans ſon xxxve Livre intitulé Epinomis vel Philoſophus, que Marcile-Ficin appelle le Thréſor de Platon : Nolite ignorare Aſtronomiam ſapientiſſimum quiddam eſſe, &c. Il va juſqu’à dire dans un autre endroit que les yeux ont été donnés à l’homme à cauſe de l’Aſtronomie : c’étoit peut-être l’idée d’Ovide lorſqu’il diſoit :

Finxit in effigiem moderantum cuncta Deorum,
Pronáque cùm ſpectent animalia cætera terram,
Os homini ſublime dedit, cœlứmque tueri
Juſſit, & erectos ad ſidera tollere vultus.

Doit-on compter pour rien l’avantage d’être garanti des malheurs de l’ignorance ? Peut-on enviſager Effets que produit l’ignorance. ſans un mouvement de compaſſion & de honte, la ſtupidité des Peuples que croyoient autrefois qu’en faiſant un grand bruit dans une éclipſe de Lune, on apportoit du remede aux ſouffrances de cette Déeſſe ; ou que ces éclipſes étoient produites par des enchantemens :

Cùm fruſtrà reſonant æra auxiliaria Lunæ. Met. iv. 333.
Cantus & è curru Lunam deducere tentat,
Et faceret, ſi non æra repulſa ſonent.
Tib. i. el. 8.[1]

  1. Voy. Sen. Hipol. 787. Liv. ib. 26. = Tacit. i. Ann. = Plut. in Pericle. & Lib. de defectu Oraculorum.