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plein de confiance, s’en alla, et à peine vit-il l’Égypte que sa maladie cessa : il fut guéri comme l’avait dit Antoine, d’après la révélation que lui avait faite le Seigneur dans sa prière.

Une jeune fille de Busiris de Tripoli avait une maladie cruelle et affreuse à voir, car les larmes de ses yeux, les mucosités de ses narines et l’humeur de ses oreilles tombaient jusqu’à terre et engendraient aussitôt des vers ; elle était de plus paralytique et avait les yeux difformes. Ses parents, ayant appris que des moines allaient trouver Antoine, et pleins de foi dans le Seigneur qui avait guéri la femme affligée d’un flux de sang (Math., 9, 10), les prièrent de leur permettre de les accompagner avec leur fille. Les moines ayant acquiescé à leur demande, les parents restèrent avec leur fille au dehors de la montagne chez Paphnutius, moine et confesseur. Les religieux vinrent auprès d’Antoine, mais dès qu’ils voulurent parler de la jeune fille, il les prévint, leur expliqua sa maladie et comment elle était venue avec eux ; ceux-ci l’ayant prié ensuite de permettre aux parents et à la jeune fille de venir auprès de lui, il refusa, mais il leur dit : Allez et vous la trouverez guérie si elle n’est pas morte, car ce n’est pas à moi, homme misérable, qu’il est donné de faire un tel prodige. La guérison appartient à celui qui en tout lieu accorde sa miséricorde à ceux qui l’invoquent ; le Seigneur a exaucé la prière de la jeune fille et sa bonté m’a fait connaître qu’il l’a guérie ici même de sa maladie. Le miracle eut donc lieu, et les moines étant sortis trouvèrent les parents pleins de joie et la jeune fille guérie.

Deux frères avaient été pour le voir, et l’eau leur ayant manqué dans la route, l’un mourut et l’autre était sur le point de mourir ; ne pouvant plus marcher, il était étendu par terre, s’attendant à rendre le dernier soupir. Antoine était assis sur la montagne, il se hâte d’appeler deux moines qui se trouvaient là et leur dit :