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son esprit n’a aucune rectitude, elle est semblable aux animaux privés de raison.


COMBIEN SAINT ANTOINE AIMAIT LE RECUEILLEMENT.


Il aimait par-dessus tout le séjour de sa montagne. Un jour, pressé par des personnes qui réclamaient son secours et par un capitaine qui le suppliait instamment de descendre, Antoine vint les trouver, et après leur avoir parlé un instant des intérêts de leur salut, il se hâtait de s’en retourner. Comme le capitaine, qu’on appelait Duc, le priait de demeurer plus longtemps, Antoine répondit qu’il ne pouvait pas rester davantage avec eux, et, se servant d’une comparaison gracieuse, il leur dit : De même que les poissons meurent lorsqu’ils restent sur la terre aride, ainsi les moines perdent leurs forces quand ils passent leur temps avec vous et qu’ils séjournent dans votre compagnie. Il faut donc, comme le poisson s’empresse de rentrer dans la mer, que nous nous hâtions de retourner à notre monastère, de peur qu’un trop long séjour dans le monde ne nous fasse oublier la vie intérieure. Le capitaine, après avoir entendu ces paroles et d’autres semblables, dit, plein d’admiration, qu’Antoine était vraiment un serviteur de Dieu.


L’ARIEN BALACIUS PERSÉCUTE LES CATHOLIQUES.


Un capitaine nommé Balacius persécutait cruellement les catholiques, parce qu’il était zélé partisan de la secte odieuse des ariens. Il portait la barbarie jusqu’à frapper les vierges, à dépouiller les moines de leurs vêtements, et à les battre de verges. Antoine lui fit