Page:Aubanel - Thore - Recherches statistiques sur l’aliénation mentale faites à l’hospice de Bicêtre.djvu/129

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La proportion la plus défavorable est celle de M. Vastel, où les guérisons ne sont que d’un sur sept ; la plus avantageuse est celle de M. Bottex, qui en donne 1 sur 1,05 ; ensuite celle de Gand, et celle de M. Ferrus, qui trouve un aliéné guéri sur 1,96. Toutes les autres proportions varient de 1 sur 2 et 1 sur 4 environ. Plusieurs circonstances doivent être cause de la différence de ces résultats. Ainsi, les uns n’ont établi leur calcul que sur le nombre des malades qui, au moment de l’entrée, avaient des chances de guérison ; les autres n’ont point fait cette distinction, et ont opéré sur la masse totale des réceptions annuelles ; il en est enfin qui ont joint à celle-ci les malades restant des années précédentes, et chez lesquels tout espoir de réussite n’était pas perdu. Ignorant une foule d’autres causes qui ont pu faire varier les résultats, nous ne chercherons point, du tableau qui précède, à déduire les chances de curabilité qu’offrent ces divers établissements. Il faut être bien circonspect dans une critique de ce genre, et il vaut mieux s’en abstenir pour ne pas être injuste à l’égard de plusieurs des auteurs que nous avons consultés : nous ne pouvons croire, par exemple, que M. Vastel obtienne à Caen si peu de guérisons ; nul doute qu’il ait été plus rigoureux que les autres médecins dans le calcul auquel il se livrait.

Maintenant il ne serait pas sans intérêt de déterminer le temps pendant lequel les malades ont séjourné à l’hôpital. Nous aurions fait ce travail de chiffres si nous n’eussions été convaincus que ce genre de calcul ne mérite point, médicalement parlant, la confiance qu’on lui a accordée. En effet, pendant l’année 1839,