Page:Aubanel - Thore - Recherches statistiques sur l’aliénation mentale faites à l’hospice de Bicêtre.djvu/130

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nous avons eu dans un grand nombre de guérisons une durée de séjour qui n’a pas été au delà de deux ou trois mois. Mais à côté de ces aliénés se trouvent des individus qui sont restés dans la division pendant 4, 5, 6 ou 7 mois ; et enfin, il en existe plusieurs qui sont sortis comme guéris après 5, 10 et même 18 ans. Faire entrer ces derniers dans le calcul général, c’est abréger le temps de séjour pour quelques-uns aux dépens du plus grand nombre ; et suivant qu’on les comprendra dans le chiffre total ou qu’on les distinguera de ceux qui ne sont restés que quelques mois, on aura une moyenne plus ou moins élevée. Il faudrait aussi, dans une détermination de ce genre, séparer les diverses espèces de folie ; ne jamais placer à côté des maniaques, qui guérissent rapidement, les déments, qui ne sortent qu’améliorés, et les épileptiques, que leur maladie condamne à passer toute leur vie à l’hôpital, et qui comptent, s’ils viennent à sortir, une ou plusieurs années de séjour. Toutes ces distinctions n’ont pas été faites par M. Desportes ; et quelle que soit l’habileté qu’il ait mise dans la confection de son travail, nous ne pouvons prendre la moyenne de séjour qu’il a donnée comme exprimant la durée réelle qui est nécessaire à la guérison de la folie. Nous en dirons autant de toutes les statistiques où les calculs ont été établis sans distinction de maladie, et où l’on a confondu les guérisons des aliénés entrés récemment avec celles qui ne sont arrivées qu’après plusieurs années. Ainsi, cette moyenne est difficile à trouver. Le grand Pinel a dit, qu’il est très ordinaire de voir la folie se prolonger pendant tout le cours de la vie ; mais la pru-