Page:Auber - De la fièvre puerpérale.djvu/20

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rale, il est clair que les hypothèses de la rétention des lochies et du lait, ainsi que celles d’une phlegmasie franche, doivent être complètement laissées en dehors. » Ainsi, vous le voyez, M. Guérard efface d’un mot l’opinion de l’antiquité sur la fièvre puerpérale. C’est peut-être très courageux, mais ce n’est pas heureux. M. Guérard ajoute : « La question se réduit donc à ceci : 1o Quelle part doit-on faire aux phlegmasies locales dans la production de la fièvre puerpérale ? 2o La fièvre puerpérale est-elle due à une infection purulente ? » Cette double question ainsi posée a été acceptée sans réclamation par l’Académie.

Relativement à la première question, dit M. Guérard, il est prouvé que dans les attaques foudroyantes il n’y a aucune lésion et que, dans les cas ordinaires, les lésions ne sont pas toujours les mêmes. Il est bien établi aussi que les lésions que l’on a présentées comme étant les causes de la fièvre puerpérale sont, en réalité, secondaires, consécutives et tout à fait subordonnées à une cause primitive et générale. Quant à la deuxième question, il est évident que la phlébite et la lymphangite font défaut dans beaucoup de cas, et, qui plus, est que la phlébite peut exister et le pus remplir les veines utérines sans que la fièvre puerpérale se développe consécutivement.

Donc la fièvre puerpérale n’est pas une infection purulente, mais une affection produite par un virus qui infecte la mère ou l’enfant, isolément, simultanément, ou successivement.

On peut ranger tous les moyens curatifs à opposer à la fièvre puerpérale, sous quatre chefs principaux, qui sont : 1o les antiphlogistiques ; ils sont infidèles, insuffisants et quelquefois dangereux ; 2o les narcotiques et, en première ligne, l’opium. M. Guérard est revenu sur le compte de ce dernier : il n’agit, selon lui, qu’à haute dose et dès le début seulement, et encore pas toujours ; 3o le sulfate de quinine ;