Page:Auber - De la fièvre puerpérale.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

il est recommandé par M. le docteur Beau et par M. Leudet (de Rouen), mais en définitive l’opinion est loin d’être faite sur son compte ; 4o l’ipécacuanha ; ce remède a été préconisé par Doublet en 1782, par M. Tonnelé en 1830, et plus tard par le professeur Désormeaux ; on ne saurait néanmoins le regarder comme un spécifique, car Sydenham rapporte qu’il a constamment échoué entre ses mains.

Ainsi donc le traitement de la fièvre puerpérale est nul ou presque nul, d’où on peut conclure que la fièvre puerpérale est due à un principe morbifique qui domine toutes les individualités, qui elles-mêmes réclament des traitements en rapport avec leur nature.

M. Depaul. — M. le docteur Depaul est un praticien éminent, un esprit méthodique et fortement imbu de haute et bonne philosophie. Pour lui, la fièvre puerpérale est une fièvre essentielle résultant de l’altération primitive du sang. Il voudrait qu’on la désignât sous le nom de typhus puerpéral, attendu que ce nom détruirait la confusion que jette le mot puerpéral, en embrassant sous la même dénomination les divers états pathologiques, qui peuvent se déclarer après l’accouchement. Quant aux preuves de l’essentialité de cette fièvre, elles sont pour lui nombreuses et concluantes.

La fièvre puerpérale se propage par infection ; elle a des symptômes particuliers qui la caractérisent ; les voici tels qu’ils ont été exposés par M. Depaul, qui nous a donné, dans cette circonstance, un véritable modèle de description :

Dans l’immense majorité des cas, on peut reconnaître la fièvre puerpérale aux signes suivants :

1o La simultanéité d’apparition de plusieurs symptômes qui lui sont propres (il n’y en a pas de pathognomoniques) ;

2o L’époque où ils surviennent : premières heures après le travail, très rarement après le huitième jour ;