Page:Auber - De la fièvre puerpérale.djvu/42

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tique. On doit la classer dans le cadre nosologique comme étant la fièvre traumatique des femmes nouvellement accouchées. On peut, en effet, comparer la femme qui vient d’accoucher au blessé qui vient de subir une opération chirurgicale. Chez tous deux, épuisement nerveux, émotions de toute espèce, douleurs vives et prolongées ; chez tous deux vaste solution de continuité, qui, pour se cicatriser, exige le développement nécessaire d’une fièvre traumatique. Chez les nouvelles accouchées elle s’appelle fièvre de lait, parce qu’en vertu de lois faciles à saisir dans leurs moyens, elle s’accompagne de sécrétion lactée dans les mamelles. Voilà pour l’état régulier. Poursuivons ce parallèle entre les accidents qui peuvent survenir chez les blessés : tous deux meurent d’hémorrhagie primitive ou consécutive, d’épuisement de la sensibilité, de convulsions, d’inflammation, de gangrène, d’érysipèles erratiques, de phlébite suppurée et d’infection purulente.

On trouve à l’autopsie une infinité de lésions qui s’expliquent par les conditions identiques dans lesquelles sont placées les femmes nouvellement accouchées, mais il en est une, la péritonite, qui est plus fréquente et plus grave que toutes les autres. Passant ensuite aux conclusions, M. Cruveilhier les pose ainsi : la fièvre puerpérale est essentiellement une fièvre traumatique ; les conditions particulières dans lesquelles se trouvent l’utérus et l’économie tout entière, constituent ce qu’on pourrait appeler le traumatisme puerpéral ; la fièvre puerpérale épidémique et contagieuse, reconnaissant pour cause principale l’encombrement, mérite le nom de typhus puerpéral. Les caractères anatomiques essentiels du typhus puerpéral sont la péritonite, la sous-péritonite et la lymphangite purulente. Il est infiniment probable que l’inflammation purulente des vaisseaux lymphatiques est une cause de l’intoxication du sang dans le typhus puerpéral. La possibilité de l’infection purulente du