Page:Auber - De la fièvre puerpérale.djvu/43

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sang par la lymphangite n’est pas décidée d’une manière positive.

Il ne reste aucun doute dans l’esprit de M. Cruveilhier sur la contagion de la fièvre puerpérale des maisons d’accouchement. Donc la question d’hygiène doit, dominer là question pathologique, et le traitement curatif doit céder la place à la prophylaxie générale. En conséquence, en présence des événements, il faut savoir prendre un grand parti. Il faut supprimer les Maternités et prodiguer les soins à domicile.

M. Trousseau faisant allusion à certaines hésitations de M. Cruveilhier, s’est demandé si le célèbre professeur est ou oiseau ou souris… ? Jamais pareille idée ne serait venue à un autre… Nous trouvons, nous, que M. Cruveilhier a parlé d’or ; seulement nous ferons remarquer qu’un fait, brutal comme un fait, ressort de son discours : c’est qu’il n’a pas dit un mot de la fièvre puerpérale classique, mais qu’il a surabondamment traité de la fièvre puerpérale épidémique et contagieuse, c’est-à-dire de la fièvre puerpérale compliquée, ou si vous voulez du typhus puerpéral, pour nous servir de son expression.

En résumé, en mettant un peu d’ordre et de logique dans toutes ces propositions échappées à l’improvisation du professeur Cruveilhier, on arrive comme de source aux conclusions suivantes : le génie épidémique et l’encombrement produisent primitivement le traumatisme puerpéral ; le traumatisme puerpéral produit secondairement le typhus puerpéral ; le typhus puerpéral produit consécutivement les inflammations puerpérales ; enfin les inflammations puerpérales produisent la fièvre puerpérale qui lutte avec effort contre tous ces états locaux généralisés.

Soit,mais il résulte clairement de cet exposé que M. Cruveilhier est hippocratiste, bien qu’il s’en défende….. S’il restait quelque doute a ce sujet, il suffirait de remonter à la comparaison établie par M. Cruveilhier entre l’état d’une