Page:Auber - De la fièvre puerpérale.djvu/49

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quoi toutes les maladies sont graves chez les femmes en couches, et elle doit servir de base pour le traitement à employer.

La fièvre puerpérale est contagieuse ; elle peut être portée d’une femme à l’autre par les médecins, par les sages-femmes, par les infirmiers ; aussi faut-il prendre les plus grandes précautions pour éviter ce résultat ; la contagion a lieu ou par les doigts ou par les habits. M. le docteur Cazeaux a tout essayé en fait de traitement, et tout a échoué la plupart du temps entre ses mains, comme entre les mains de ses collègues ; aussi met-il ses meilleures espérances dans une large prophylaxie, et ne craint-il pas de prononcer le delenda Carthago de tous les grands établissements d’accouchement. « Il faut, dit-il, que cette mesure soit complète et radicale ; l’intérêt de l’humanité l’exige impérieusement. Toutefois, en attendant ces grandes réformes, il faut que la prophylaxie s’occupe des individus ; ainsi plus de saignées dites préventives dans la grossesse, ce sont des causes de débilitation ; il faudrait aussi qu’à côté des établissements des villes qui donnent de l’air et du soleil aux classes pauvres, on pût songer à leur donner, je ne dis pas comme les Romains : Panem et circenses, mais au moins la première de ces deux choses. »

En résumé, le discours de M. Cazeaux est un des discours les plus complets qui aient été prononcés à l’Académie, et il mérite d’être profondément médité.

M. Bouillaud. — M. le professeur Bouillaud est un ancêtre, ou tout au moins un ancien ! Tout le dénote : son caractère, son érudition biblique, ses aptitudes littéraires, ses aspirations, ses mouvements oratoires, et jusqu’à la pourpre solennelle dont il pare ses discours et dans laquelle il se drape majestueusement à la façon d’un Empereur romain !