Page:Auber - De la fièvre puerpérale.djvu/57

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minaux et sur l’organisme tout entier… Cela suffit, certes, pour expliquer sa gravité. Nous pourrions demander à M. Velpeau pourquoi il n’invoque pas aussi la cause véritable, les lochies altérées indiquées par Hippocrate, les lochies retrouvées dans le sang par M. Velpeau lui-même et signalées par lui comme une des causes les plus actives de sa décomposition.

La péritonite puerpérale diffère de la péritonite ordinaire en ce qu’elle est toujours compliquée des diverses phlegmasies des organes pelviens, d’infection et d’empoisonnement du sang. Les inflammations de l’utérus et des tissus voisins, l’inflammation des ovaires, des trompes, des ligaments larges, suffisent, selon M. Velpeau, pour expliquer comment le péritoine, tiraillé, meurtri, gorgé subitement de sang, finit enfin par s’enflammer extraordinairement, en subissant ainsi la plus terrible des inflammations par l’étendue des tissus qu’elle embrasse.

Toutefois, la péritonite peut se déclarer indépendamment de toute cause spéciale. La prédisposition créée par l’accouchement en rend facilement compte. Faut-il rapporter le voisinage du péritoine, la trituration à laquelle les parties ont été soumises, les efforts considérables et prolongés qu’a dû faire la femme pour expulser le produit de la conception ? À ce moment, et tout à coup, il se fait chez elle un vide immense, une débâcle, un changement brusque dans la circulation, et la femme se trouve ainsi dans toutes les conditions qui développent l’inflammation. Les lésions qui suivent l’accouchement sont encore autant de causes qui peuvent faire éclater la fièvre puerpérale, ainsi la phlébite, la lymphangite, l’érysipèle, les phlegmons accidentels concomitants, qui se compliquent souvent du passage du pus dans le sang,

M. Velpeau termine ainsi son discours : « Notre pauvreté en thérapeutique m’attriste ; nos confrères des hôpitaux