Page:Auber - De la fièvre puerpérale.djvu/58

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d’accouchement regardent la fièvre puerpérale comme incurable… C’est en vérité désolant !… La médication que j’avais proposée dans le temps a été abandonnée ; cependant j’en avais obtenu de bons effets. Je donnais les mercuriaux à haute dose et surtout à dose rapidement répétée, le calomélas à l’intérieur, les onctions mercurielles sur le ventre, les purgatifs, les bains ; j’ai ajouté depuis à cette médication les vésicatoires monstres et j’ai vu un grand nombre de femmes guérir par l’emploi simultané de ces moyens.

Essayons la méthode de M. Velpeau, mais ayons toujours présents à l’esprit ces paroles de Baglivi : O quando difficile est curare morbos ! O quando difficilius easdem cognoscere. Fallunt vel peritissimus ac ipsos medicinæ principes. Tyrones mei cauti estote et prudentes in iis curandis, nec facilem promittite curationem ut nebulones faciunt qui Hippocratem non legunt !

Passons maintenant à ce que nous appelons la péroraison de M. Velpeau, c’est-à-dire à toutes les choses excellentes que ce maître a dites à l’occasion de la fièvre puerpérale, choses qui se rattachent par quelque lien à la question, mais qui ont été jetés sans ordre dans la mêlée de la discussion. Parmi les plus importantes, citons les trois suivantes qui appartiennent à M. Velpeau, et qui ont pour nous force de dogme.

« 1o Les matériaux des lochies peuvent être repris par les vaisseaux (M. Velpeau les a suivis vingt fois dans les veines) ; 2o lorsqu’il y a du pus dans l’utérus ce pus peut être repris par les vaisseaux utérins béants après l’accouchement ; 3o les matières putrides de l’utérus charriées par les veines, peuvent être la cause de la péritonite des femmes en couches. »

Pour nous, le fait est irrécusable, le professeur Velpeau a indiqué là et la cause première de la fièvre puerpérale légitime, et la cause déterminante de l’infection putride ou